redstar-one

Nom : redstar-one
In game : redstar-one
Grade : Responsable
Secteur : Milice
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Lore :
Je suis née avec une cuillère d’argent dans la bouche. C’est ainsi. Mes parents, deux belles ordures au service du capitalisme le plus nauséabond, m’ont offert tout ce que je voulais en empêchant tant d’autres d’avoir le minimum pour vivre avec dignité. Pourtant, jusqu’à mes vingt ans, je me suis jamais demandé s’il y avait une justice dans ce bas monde, à voir mes anciens déguster du champagne sur le dos du prolétariat. Ma destinée était toute tracée. Un avenir d’énarque dans une université prestigieuse du système Stanton, et une rente assurée à vie sans avoir à bouger le petit doigt. Je ne me posais pas de questions.
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Mais à négliger sa descendance, on oublie de la faire sienne. A force de ne pas être là, à enchaîner les dîners mondains, les fusions et acquisitions à l’autre bout du système et les conférences sur les bienfaits du libéralisme et du marché libre inter-planétaires, ils ont oublié d’éduquer la fine fleur que j’étais, au-delà du porte-monnaie. Me laissant libre et l’esprit vierge, ils ont enfanté un monstre. Bourgeoise par appartenance de classe, j’ai juré allégeance au prolétariat le jour ou j’ai découvert la misère humaine devant la porte de notre demeure en suspension dans les nuages rosés d’Horizon.
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Une famille d’ouvriers s’était entassée dans un vieux Prospector de fortune pour venir s’écraser dans notre jardin strié de marbre. Le vaisseau portait les initiales de mon père, Robert Grayson, et le logo de la Grayson Mining Company. L’édifice croulant semblait sur le point de se briser en mille morceaux. J’étais seul, ce jour là, pour accueillir cette famille en détresse, mes parents ayant encore une fois déserté le cocon familial. Le père, à bout de souffle, portait sa fille, de toute évidence malade, à bout de bras. La mère traînait derrière. Le plus grand gaillard, derrière eux, s’approcha de moi, et me dévisagea des pieds à la tête. Je ressentais la honte. Il devait avoir mon âge à peine et semblait déjà las de la vie. Il m’expliqua que sa sœur avait une pneumoconiose, la maladie des mineurs. Il me raconta combien ses parents travaillaient dur pour mon père, mais qu’il leur fallait une avance pour payer les soins de la petite. Je regardais l’enfant. Elle devait avoir à peine dix ans. Je lui demandait comment cela était arrivé. « Le travail », il m’a dit. « Les vapeurs de poussières. Ses poumons sont trop petits pour encaisser ». C’est alors que je compris. La petite travaillait à la mine. Les parents travaillaient à la mine. Le frère travaillait à la mine. Et je dormais dans un lit gravitationnel qui devait valoir le prix de leur maison, si tant est qu’ils en aient une.
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Ce jour-là, j’ai viré près d’un million UEC destinés à faire de moi la digne fille d’un indigne héritage, sur le compte de ces misérables. J’ai insisté. Ils se sentaient humiliés. J’avais honte de servir de l’argent comme on présente des excuses. Ils ont fini par accepter et j’ai lu dans les yeux des parents toute la gratitude du monde. Pourtant, c’est le regard de leur aîné qui me hante encore aujourd’hui. Un regard plein de rancœur, et de haine de ce que je représentais. Je leur ai dit de partir. Je leur ai dit qu’avec ça, ils auraient de quoi soigner leur enfant, mais ailleurs, plus loin, loin d’ici.
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J’ai regardé derrière moi l’immense bâtisse dans laquelle j’avais passé toute mon enfance. J’ai tourné les talons. Je n’ai jamais repassé le seuil de la porte.
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J’ai cherché une vie nouvelle, un miroir négatif de mon luxueux passé. L’armée me semblait toute trouvée pour fuir le confort et les excès de ma jeunesse dorée. Je me suis engagée. J’ai vécu l’entraînement d’abord. La rigueur et la dureté, la fraternisation et le bizutage, les douches mixtes et la subtilité des hommes.
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Le combat est arrivé. Les champs de bataille et la fumée des bombes comme seul horizon, les frères et sœurs tombés devant moi, et la désillusion, encore. J’étais devenu le pantin volontaire d’une institution au service d’un petit nombre d’élus qui jouaient aux échecs avec des vies humaines dont ils méprisaient l’existence même.
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J’ai fui à nouveau. Avec panache. Le Spartan flambant neuf dérobé à mon unité roulant à toute vitesse à travers les plaines d’Hurston, je me suis senti poussé des ailes. Je restais pourtant au sol, mais l’esprit tourné vers les étoiles.
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J’ai croisé la route d’un vieux contrebandier. Phil Gerrigan, qu’il s’appelait. Il avait des envies de retraite et moi des envies d’ailleurs. J’ai troqué mon véhicule rutilant contre son vieux Retaliator, branlant mais fonctionnel. En décollant, j’ai senti la carlingue trembler et prié pour ma vie. Je n’allais pas pouvoir tenir bien longtemps la-dedans si je voulais vivre mon prochain anniversaire. Ma prochaine manœuvre allait définitivement acté de la traîtrise faite à ma classe. Je décollais à bord du Retaliator, prête à jouer le plus gros coup de bluff de ma vie, et peut-être le dernier. Je retournais à la demeure familiale.
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Dans l’immense jardin qui encadrait les murs de la bâtisse, il trônait là. Le 400i grand luxe de mes parents. Ils avaient dû revenir en apprenant ma fuite. Je laissais adroitement planer le Retaliator au dessus de la maison et sautait sur un des nombreux parterres de fleurs qui ornaient la pelouse. Mes parents sortirent en trombe de la grande porte principale. La fureur avait conquis mon père. Ma mère avait le regard froid comme les hauteurs de Microtech.
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Je menaçais de toute faire exploser. Leur petite vie contre leur vaisseau pour nantis. Je savais le Retaliator complètement désarmé. Le seul danger qu’il représentait encore était pour celui qui se risquait à le piloter.
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Ce jour-là, je suis devenu orpheline.
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Aujourd’hui, je voyage dans un vaisseau de luxe payé avec le sang des innocents, à la recherche du pardon. Je fais pénitence en risquant ma vie, j’appelle le danger pour conjurer le confort indécent dans lequel je m’étais vautré. J’offre mes services aux indigents, je fais payer les indécents. Aujourd’hui, je suis libre. Libre d’aider ceux qui vivent dans la souffrance. Libre d’exécuter ceux qui la provoquent. Et que la peur change de camp.
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Capitaine Reduchronia, Over.
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Flotte envisagée :
  • 600i
  • Reclaimer
  • Argo Raft
  • Un chasseur Alien (Glaive ?)
  • Roc-DS
  • Hoverquad